Tu as décroché.
Je le sens, je le sais. Je suis douée pour ces choses là. Je sens quand je ne te fascine plus, je sens quand je n’ai plus de présence à tes yeux. Et cela m’éloigne de moi-même, toujours un peu plus… Je me perds entre les lourdes attentes des autres et les sévères idéaux que je m’impose. Je sais ce que je devrais faire, et je sens que je n’y arriverai pas. Je sais que tu ne connais rien de moi, et cela me fait de la peine. Est-ce de ma faute ou de la tienne, si je n’arrive pas à m’ouvrir à toi ?
Je suis paumée. C’est sans fin, je n’arrive plus à m’en sortir. J’ai pourtant réussi un jour, à oublier toutes ces contraintes, tous ces maux qui me pèsent chaque seconde. Ivresse éphémère, où soudainement, chaque geste esquissé, chaque mot prononcé, empruntait exactement le ton qu’il fallait. Je me sentais légère, tout était si clair et mon chemin semblait tout tracé. Je me sentais forte bien qu’imparfaite, et aucun obstacle ne me faisait reculer. C’était hier. C’était tout ce temps où j’ai été absente de se forum, où je me sentais « comblée » dans ma « vie réelle », et où l’écriture ne m’apportait plus rien. Mais ce soir, tout cela me paraît très loin. Cela fait déjà quelques temps que j’ai les idées sombres. Je me suis chaque jour coupée un peu plus du monde qui m’entoure, sans pour autant que quelqu’un s’en aperçoive. Les conflits intérieurs s’accumulent et chaque recoin de moi-même se retrouve incrusté de ces parasites. Jusqu’à ce soir, où tout éclate.
J’ai rechuté. Je n’en prends conscience que maintenant, et c’est assez étrange, mais l’écriture ne vient à moi que lorsque je vais mal. Cela faisait longtemps. Et ça fait du bien. Mélange de sensations troubles et brouillées, qui ne s’éclairent que lorsque j’essaie d’ordonner et de déterminer chaque ressenti. L’écriture m’apaise. Je meure. Je revis.
- - - - - -
"Je, je, je..."
Ou comment le désespoir pousse l'égoïsme à son paroxysme.
Mer 22 Juil - 23:59